Corsica - Même pas peur !
Une idée qui germe il y a 2 ans, alors que nous arpentions le Vercors, Jean Phi, Rémy et moi (et Malou dans le ventre). "Et pourquoi pas le GR 20?" Maintenant, je me demande "Et pourquoi le GR 20?". Nous voilà rentrés il y a 2 semaines, le temps de vous faire une petite sélection de photos et de me mettre à la mise en page aujourd'hui (Malou est chez la nourice Hi! Hi! Elle pourra pas appuyer sur le joli bouton reset!).
Voilà en photo le club des 5 avec nos jolis sacs de 18 kilos.
Nous voilà partis pour 9 jours de marche. (Je croyais que c'était de la marche, mais non, c'est plutôt des caillous a enjamber tous les jours, et parfois quelques passages aériens, rien à voir avec le sentier classique que nous connaissons tous). Nous ne faisons que la moitié Nord parce que les vacances ne sont pas extensibles pour tout le monde et et que quelques jours de plus auraient réduits à néant le dos de ma maman qui m'a gentillement gardé Malou pendant ce périple.
Le matin, nous nous levions à 5h00 pour décoller vers 6h30 de Calenzana. Et oui! EFFICACITE MATINALE - Une notion que mes 4 amis ne connaissent pas ;) Pourquoi se lever si tôt ? Avec des journées de marche de 6/7 heures, et les pauses, nous arrivions aux refuges vers 13h/14h pour déjeuner et plus besoin de repartir, pas de marche en plein cagnard.
Nous avons décidé de faire le GR20 sans tente, en espérant trouver de la place dans chaque refuge. Ce qui a été parfois limite. Ben et Jean Phi nous ont sauvé la mise plusieurs fois en partant en éclaireurs réserver nos matelas... Par contre, nous avions apporté toute notre nourriture. Du lyophilisé principalement, quelques paquets de pâtes, des sachets de soupe, thé, tisane, et un moulon de barres de céréales (stock très rapidement épuisé dans mon cas, surtout les crèmes de marron et les abricots secs).
En photo : 1ère vrai pose : Bocca a ù Saltu. Notre 1er col.
Mais catastrophe, la 1ère journée n'est pas finie et déjà le genou de Rémy l'abandonne. Malgré un traitement quotidien à base de genouillères, bâtons de rando, baume du tigre et voltarène, rien n'y fera, Rémy souffrira chaque descente. (Et moi, j'espérais en secret qu'il arrête pour faire de même, mais il ne l'a jamais dit !!!! Un homme ce Rémy!)
Quelques photos des vues du 2ème jour, entre les refuges de Ortu et Carozzu.
Parfois, la fatigue et la souffrance m'ont empêché d'apprécier le paysage, mais à me replonger dans les photos, c'était vraiment vraiment beau ! Par contre, bizzarement, la photo d'un lyophilisé me fait moins rêver...
Troisème jour, nous passons la paserelle de Spasimata, célèbre gràce au film "Les Randonneurs". Je dois préciser quand même que toute la soirée précédente, j'étais déterminée à arrêter. Et puis, je me suis levée, tout allait bien, allez, zou, c'était reparti !
Et c'était encore BEAU !
Le 4ème jour, nous partons pour le Cirque de la Solitude, et je ne savais pas ce que c'était. Pauvre de moi. Pour cette épreuve de 4 heures, il m'aura fallut le soutien moral de Lucrèce, les conseils techniques de Rémy pour trouver les prises, et les bras costauds de Jean Phi et Ben pour me soulager de mon sac quand les nerfs lachaient. Honnètement, je pense que la danse des hormones qui m'assaille depuis 2 mois n'était pas innocente dans mes craquages nerveux. Mais quand même, c'était dur!
Voilà Lucrèce et moi au col surplombant ce fameux cirque pas rigolo du tout. Pour vous décrire mon état d'esprit, à chaque pas, je me demandais si, en lâchant prise, je mourrais ou si je finissais paralysée. C'est gai de randonner comme ça !
Et Benjamin qui monte avec 2 sacs.
Pour finir, nous arriverons à la bergerie de Ballone où Audrey, Seb et Laurent nous ont réservé une mégatente 9 places. Audrey et Seb sont un couple français, et Laurent est Suisse. Il a été abandonné par son copain Fred pour tendinite. Et donc, toutes les après midi et soirées, nous les passons avec ces 3 compères.
Ce coté "rencontres" est ce qui m'a le plus plu dans le GR20. Nous revoyons les mêmes têtes tous les soirs, et sympathisons forcément avec les plus agréables. (Surtout que nous sommes équipés : Uno, Jungle speed, dés, cartes...)
Quelques images de notre soirée ponctuée par les vomis de Jean Phi qui a chopé la gastro et qui se la joue quand même wolds'Appart. Mais le Ricard ne lui a pas donné envie. Et au cas où, éviter de lui confier vos pansements. Vous n'aviez pas d'ampoules, vous en aurez !
Rémy vous offre un petit panoramique du 5ème jour de marche.
Notre première rencontre de cochon sauvage, pas trop sauvage.
Puis l'arrivée au col Saint Pierre, c'est très beau, et très ventu comme l'indiquent les arbres qui poussent ici.
Bon, je m'étale un peu et rame parfois avec la mise en place des photos :(
Le lac de Nino et ses chevaux en liberté, un petit point commun avec l'Argentine que je ne connais pas ?
La Brèche de Capitellu, une pensée pour le Seigneur des Anneaux. C'est notre 7ème journée, et c'est superbe. Il fait très froid, beaucoup de vent, mais c'est magnifique. Pour fêter celà, nous nous autorisons un petit YMCA.
Et l'arrivée au refuge de Petra Piana, plateau herbeux dans la montagne, une vue qui décape, un gardien du cru et un vent à se geler toute la nuit....
Voire même une petite gastro qui traîne. Certains randonneurs resteront une journée de plus pour se remettre. Perso, je me ferai un petit plaisir : acheter au gardien un maxi pot de Nutella à 4 € ! Et un paquet de pain de mie. Waouhhhh ! Mais comme j'abuse un peu, le lendemain, je suis toute patraque, et ai bien du mal à marcher. Heureusement, la fin approche.
L'arrivée après 9 jours de marche. Je suis très très fière de moi, ni ampoules, ni maux particuliers, à part des nausées... Nous nous ruons sur une escalope-frites au gîte, mais nos estomacs ne sont plus habitués, et nous voilà balonés toute l'après midi.
Nous sommes parti pendant la période où il y a le plus de monde sur ce GR, c'était risqué pour les places en refuge mais bien plus convivial. C'était une belle aventure humaine, de belles rencontres, mais j'ai vu trop de gens arrivés abîmés aux refuges et continuer à tout prix. Ce n'est pas ma conception de la randonnée, qui doit rester un plaisir.
Peut être un nouveau projet pour le futur (quand j'atendrai le 3ème...)... A suivre !